Descendants de *Pierre LE COUSTRE
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Huitième génération
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Neuvième génération
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Dixième génération
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Noël Marcel Auguste 1920
Paul Emile Hippolyte Victor 1909 Paul Joseph Claude 1912 René Gaston Louis 1915 René Louis André 1918 |
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LECOUTRE Noël Marcel Auguste
25 décembre 1900 - 62773 Samer • 27 octobre 1976 - 62448 Hesdin-l'Abbé |
Noël Marcel Auguste LECOUTRE (1900-1976)
AD Pas-de-Calais Classe 1919 Matricule 3453 Saint-Omer |
Cheveux chât cl - visage ovale
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Degré d'instruction 2
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Maroc
Campagne au Maroc en guerre du 14 janvier 1921 au 20 janvier 1922
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La guerre du Rif (1921-1926)
Entre 1921 et 1926, le Maroc est le théâtre d'une véritable guerre : la Guerre
du Rif. De sa montagne au relief tourmenté, un jeune chef berbère, Abdelkrim,
défie les deux puissances européennes qui occupent son pays, la France et
l'Espagne. Rien ne semble pouvoir arrêter les troupes du rebelle qui écrasent
l'armée d'Alphonse XIII, massacrent des milliers de ses soldats et provoquent
la chute de la fragile monarchie parlementaire espagnole. Après l'Espagne,
c'est au tour de la France de prendre de plein fouet l'explosion rifaine. Le
choc est d'une brutalité inouïe. La Guerre du Rif voit se croiser ou
s'affronter des hommes aux destins exceptionnels. Dans la canicule des djebels,
Lyautey, Juin, de Lattre de Tassigny, Catroux, Giraud connaissent la peur de
voir l'armée française battue par des paysans berbères, alors qu'à Paris,
Doriot, Cachin et Thorez associés aux surréalistes pourfendent l'impérialisme
d'un Painlevé ou d'un Briand. Pétain est appelé en sauveur du sultan du Maroc
et en tombeur de Lyautey. Sous le gouvernement du dictateur Primo de Rivera,
un jeune officier du Tercio, Franco, se forge une réputation de militaire
impitoyable. Lutte sans merci pour la liberté, conflit oublié de l'histoire
coloniale, la Guerre du Rif éclaire encore aujourd'hui par bien des aspects
les liens très spéciaux de la France et du Maroc, tout comme la sensibilité
des rapports du royaume chérifien avec l'Espagne.
Courcelle-Labrousse V. et Marmié N. - La guerre du Rif. Maroc, 1921-1926. Tallandier: Paris, 2008. |
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Noël Marcel Auguste
1900 Il naît le 25 décembre 1900 à 62773 Samer
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NAISSANCE
25 décembre 1900 62773 Samer
AD Pas-de-Calais 3 E 773/42 Samer page 204
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Il est le fils naturel de Marie Angèle Célestine LECOUTRE (16 juin 1870 62773 Samer - 1952 62214 Carly), sans profession.
Ce fils de Marie est donc né le jour de Noël.
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PARENTS
Inconnu
LECOUTRE Marie Angèle Célestine
16 juin 1870 62773 Samer
AD Pas-de-Calais 5 MIR 773/4 Samer page 963
1952 62214 Carly (pas de source)
Mariée le 6 juillet 1901 62773 Samer avec LELEU Jean Henri Auguste (1844-1928) veuf
AD Pas-de-Calais 3 E 773/27 pages 37 et 40
GRANDS-PARENTS
LECOUTRE Lucien Théodore
19 février 1837 62786 Selles
AD Pas-de-Calais 5 MIR 786/1 Selles page 968
29 mai 1894 62773 Samer AD Pas-de-Calais 3 E 773/38 Samer page 69
TERNISIEN Félicité Héléna
23 juin 1842 62773 Samer
AD Pas-de-Calais 5 MIR 773/4 Samer page 544
6 juin 1879 62773 Samer AD Pas-de-Calais 5 MIR 773/6 Samer page 804
17 juin 1863 62773 Samer
AD Pas-de-Calais 5 MIR 773/5 Samer page 612
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1901 Dans le recensement de 1901 il habite Le Breuil à Samer avec sa mère (nommée Angèle), fermière,
et les deux sœurs de celle-ci Céline (Marie Bernardine Célina?) et Bérangère (???).
Le 6 juillet 1901 sa mère épouse à Samer Jean Henri Auguste LELEU (1844-1928) cultivateur habitant L'Epinoy à Samer,
veuf de Marie Joséphine Françoise HENOT (1855-1900) et père de huit enfants.
De ce mariage naîtra Eugène Auguste Alfred LELEU (1903-1990).
1906 Dans le recensement de 1906 il habite à Samer au lieu dit L'Epinoy avec sa mère, son beau-père Jean Henri Auguste LELEU (sand profession), et son demi-frère Eugène Auguste Alfred LELEU.
1911 Dans le recensement de 1911 ils habitent à Samer au lieu dit Longuerecques
(Noël est appelé LELEU).
1918 Il est ouvrier agricole résidant à Samer (fiche militaire).
1920-1922 Il effectue son service militaire et est envoyé en janvier 1921 au Maroc où a lieu la guerre du Rif. Il y reste jusqu'en janvier 1922. 1925 Il épouse le 21 mars 1925 à Samer Eva Marie Sidonie DUCROCQ (1898-1980), sans profession, fille de Amédée Joseph DUCROCQ jardinier et Marie Sidonie Hectorine LACROIX. Celle-ci, a une fille naturelle Odette Marie Elise née en 1917 qui est légitimée au mariage et portera donc le patronyme LECOUTRE. Il est ouvrier agricole dans l'acte de mariage. |
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MARIAGE
DUCROCQ Eva Marie Sidonie
5 octobre 1898 62448 Hesdin-l'Abbé
AD Pas-de-Calais 3 E 448/21 Hesdin-l'Abbé page 117
21 novembre 1980 62448 Hesdin-l'Abbé (INSEE)
21 mars 1925 62773 Samer
Extrait d'acte de mariage
DUCROCQ Amédée Joseph
18 juin 1874 62448 Hesdin-l'Abbé
AD Pas-de-Calais 5 MIR 448/3 Hesdin-l'Abbé page 204
6 novembre 1965 62448 Hesdin-l'Abbé (acte de naissance)
LACROIX Marie Sidonie Hectorine
28 septembre 1877 62448 Hesdin-l'Abbé
AD Pas-de-Calais 5 MIR 448/3 Hesdin-l'Abbé page 230
30 novembre 1956 62448 Hesdin-l'Abbé
18 juin 1898 62448 Hesdin-l'Abbé
AD Pas-de-Calais 3 E 448/15 pages 97-98
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1926 Dans le recensement de 1926 il habite à Samer au lieu dit Longuerecques
avec son épouse Eva Marie Sidonie DUCROCQ et leur fille Odette (indiquée par erreur née en 1918).
Il est journalier chez Baignol & Farjon à Samer.
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ENFANTS
LECOUTRE Odette Marie Elise [née DUCROCQ]
17 septembre 1917 62773 Samer
AD Pas-de-Calais E 773/44 Samer page 108
Fille naturelle de Eva Marie Sidonie DUCROCQ, légitimée le 21 mars 1925
au mariage de sa mère
TD 3 E 716 Samer 1923-1932 page 5
31 juillet 1981 62448 Hesdin-l'Abbé (INSEE)
LECOUTRE Yves Amédée
12 mars 1926 62773 Samer
AD Pas-de-Calais TD 3 E 716 Samer 1923-1932 page 5
18 décembre 2000 62160 Boulogne-sur-Mer (INSEE)
LECOUTRE Michel Noël Eugène
21 octobre 1928 62773 Samer
AD Pas-de-Calais TD 3 E 716 Samer 1923-1932 page 5
12 avril 2003 62448 Hesdin-l'Abbé (INSEE) |
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1930 Il réside à 16136 La Faye (Charentes) où il domestique chez Mr Sohm aux Plans (fiche militaire).
1932 Il réside à La Faye aux Plans (fiche militaire). 1937 Il réside à Samer rue de la blanche jument (fiche militaire). 1939 Il réside à La Faye chez Sohm, à 16409 Villefagnan commune voisine (fiche militaire). 1948-1976 Il habite à 62448 Hesdin-l'Abbé, le Village (son petit-fils Alain LECOUTRE). 1976 Il décède le 27 octobre 1976 à Hesdin-l'Abbé. |
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DÉCÈS
27 octobre 1976 Hesdin-L'Abbé (INSEE)
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Descendance de *Pierre LE COUSTRE
Pierre • BOULOGNE Jeanne
l Jean • FLAHAUT Nicole l Jean dit LA FONTAINE • CAUDEVELLE Marie l Jean • VASSEUR Isabelle l Philippe • POTTERIE Jeanne l Philippe Laurent • PRUVOST Marie Françoise l Louis Laurent • CREUZE Marie Françoise l Louis Laurent • MERLIN Marie Rosalie Eliza l Marie Angèle Célestine • X l
X (1898-1898)
Noël Marcel Auguste (1900-1976) Marie Angèle Célestine • LELEU Jean Henri Auguste l
Eugène Auguste Alfred LELEU (1903-1990)
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Noël Marcel Auguste et Eva Marie Sidonie LECOUTRE |
UN CONTE DE NOËL
Noël Marcel Auguste LECOUTRE est né en 1900 à Samer dans le Pas-de-Calais, le 25 décembre ce qui lui a valu son prénom.
Dans le recensement de 1926 il habite à Samer au lieu dit Longuerecques avec son épouse Eva Marie Sidonie DUCROCQ et leur fille Odette.
Il est journalier chez Baignol & Farjon, la célèbre société de fabrique de plumes metalliques puis de crayons de Boulogne-sur-Mer,
qui a installé une unité de production à Samer en 1923.
Ils ont pour voisin Henri SOHM, cultivateur au château du Crocq où il habite avec son épouse Germaine et leurs quatre enfants,
Michel, Adèle, Francine et Danielle. L'importance de l'exploitation est attesté par le fait qu'habitent sur les lieux
trois domestiques de ferme et une cuisinière, sans comptre les ouvriers agricoles,
dont fait partie Eugène Auguste Alfred LELEU le demi-frère de Noël LECOUTRE.
Ce voisin va jouer un rôle important dans la vie de Noël LECOUTRE.
Henri Edouard SOHM est né le 12 mars 1892 à Bruay-en-Artois (maintenant Bruay-la-Buissière) où son père
Michel SOHM était attaché à l'entretien du matériel des mines.
Comment le fils d'un employé des mines est-il devenu cultivateur au château du Crocq?
La suite est encore plus étonnante.
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Le château du Crocq construit en 1736 pour Alexandre de TUTIL de GUÉMY et son épouse Angélique de LA HAYE,
était au début du 20ème siècle la propriété des du CAMPE de ROSAMEL, à la suite du mariage
d'Armand du CAMPE de ROSAMEL (1779 Frencq-1835 Frencq) avec l'héritière du château Alexandrine Ursule Françoise Marguerite TALIS de GUIMY (1764-1852).
Le château du Crocq à Samer
On sait que le château a été revendu vers 1928 et que son nom a alors été changé en "La Bernardière" par son nouveau propriétaire.
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Après la vente du château du Crocq, Henri SOHM
devient en 1928 fermier d'un domaine agricole assez exceptionnel, le domaine des Plans à La Faye (Charente) auquel
il va redonner ses heures de gloire connues au siècle précédent avec Jean-François CAIL, né à Chef-Boutonne (Charente) en 1804,
un homme au destin étonnant.
Le domaine des Plans à La Faye
On peut lire dans l'article ci-dessous que Henri SOHM a fait des études d'ingénieur Arts et Manufactures à Paris
et qu'il a été pendant la guerre 1914-1918 un officier d'une bravoure exemplaire,
à toute épreuve, remarquable par son sang froid, son courage et son initiative (fiche militaire), ce qui lui
a valu quatre citations, la croix de guerre et la légion d'honneur.
AD Pas-de-Calais
Classe 1912 Matricule 2305 Béthune
Nous apprenons avec plaisir que Mme Aubin vient d'affermer, pour le 29
septembre prochain, sa belle propriété le Domaine des Plants, à M. Henri Sohm,
chevalier de la Légion d'honneur, décoré de la croix de guerre, ingénieur des
Arts et Manufactures agriculteur-éleveur, au Château du Croq, commune de Samer
(Pas-de-Calais), capitaine au 33e régiment d'artillerie de Poitiers, durant la
guerre blessé à Verdun et titulaires de quatre citations. - Avec les procédés
de culture moderne que M. Sohm apporte, nous ne doutons pas de la prospérité
de ce beau domaine. A M. Sohm et à sa nombreuse famille, nous adressons nos
meilleurs souhaits de bienvenue parmi nous.
La Charente (1929) - 24 août page 5
Ajoutons que son père Michel SOHM (27 septembre 1868 67252 Kurtzenhausen - 12 octobre 1937 75056 Paris) n'est pas en reste
puisqu'il va devenir ingénieur en chef des mines de Bruay et inspecteur général de l'enseignement technique et sera fait
officier de la légion d'honneur en 1930.
La Charente (1930) - 13 avril août page 3
Henri SOHM épouse vers 1920
Germaine Marie Juliette CAPPE (2 juillet 1898 80021 Amiens - 17 avril 1952 16136 La Faye),
fille de Antony Hippolyte CAPPE (1861-1914) et Suzanne Marguerite Marie LEPAUTE (1873-1919).
Le père de celle-ci Antony Hippolyte CAPPE est mort pour la France le 24 août 1914 à Montignies-Saint-Christophe (Erquelinnes, Belgique), où il était chef de bataillon du 87e Régiment d'Infanterie. Il est chevalier de la légion d'honneur (1907), croix de guerre et croix de Sainte-Anne de Russie.
Sa mère Suzanne Marguerite Marie LEPAUTE est la fille de Alvar Auguste LEPAUTE (1832-1894) banquier,
arrière-petit-fils de Jean Baptiste LEPAUTE dit le jeune (1727-1802) horloger du Roi Louis XVI
(de la célèbre famille d'horlogers)
et fils de Françoise Jeanne Dominique Julie DE BARRENECHEA-DUTARI (1810-1895), elle-même fille de
Domingo de BARRENECHEA Y DUTARI (1788-1875) consul d'Espagne.
Germaine CAPPE devait donc avoir une certaine fortune personnelle, ce qui a sans doute permis à son mari de s'installer au château du Crocq puis aux domaine des Plans. | |
Le domaine des Plans appartenait au début du 17ème siècle à René Pierre de Chevreuse, écuyer, seigneur des Plans.
Il devient en 1853 la propriété de Jean-François CAIL,
qui se lance dans les années 1850 dans l'acquisition de domaines agricoles qui vont servir de vitrine pour promouvoir
son matériel distillatoire et sucrier et les techniques modernes de culture.
Jean-François CAIL est en effet un acteur majeur de la première révolution industrielle, notamment pour la fabrication de locomotives et l'industrie du sucre. La Société CAIL comptait en 1870 plus de 5 000 ouvriers. Au domaine des Plans il parvient en une dizaine d'années à tripler le rendement en blé et multiplier par 15 la production de fourrages. Il développe la culture de la betterave et installe une distillerie agricole qui servira aux agriculteurs des environs. Il décède au domaine des Plans le 22 mai 1871. |
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Noël LECOUTRE et plusieurs personnes originaires de Samer et plus généralement du Pas-de-Calais vont suivre Henri SOHM au domaine des Plans.
Pour donner une idée de l'importance du domaine et du train de vie qu'y menait la famille SOHM, il suffit d'énumérer
la liste du personnel qu'on trouve dans les recensements de 1931 et 1936.
En 1931 vivaient au domaine une cuisinière, une femme de chambre, un valet de chambre, une institutrice privée,
un forgeron, un maçon, un mécanicien et une vingtaine d'ouvriers/ouvrières agricoles.
Recensements La Faye
1931 6 M 311 pages 5-7
1936 6 M 324 pages 6-7
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Etaient originaires du Pas-de-Calais Emile DACHICOURT (ouvrier agricole), Euprasie DELHAYE (cuisinière),
Berthe LOTH (ouvrière agricole), Justin SURET (maçon) et Adèle VASSAL (femme de chambre).
DACHICOURT Emile Jules Pierre
28 décembre 1907 62896 Wirwignes
3 E 896/18 Wirwignes page 155
28 décembre 1986 62628 Noyelles-sous-Lens (INSEE)
DELHAYE Euprasie
1863 62235 Condette*
*Il n'y a pas de DELHAYE Euprasie dans les actes de naissance de Condette en 1863 mais
DELHAYE Célina Ambroisine Joséphine 9 février 1863 5 MIR 235/2 Condette pages 126-127
?
LOTH Berthe Elise Augustine
30 avril 1893 62887 Widehem
3 E 887/6 Widehem page 37
? Mariée à 62261 Cucq le 13 septembre 1919 avec René Léon BOUVARD valet de chambre au domaine des Plans (1896 75056 Paris - ?)
SURET Justin Joseph
28 août 1865 62224 Chocques
5 MIR 224/4 Chocques page 947
?
VASSAL Adèle Marie Antoinette
27 juillet 1906 62773 Samer
3 E 773/43 Samer page 116
2 août 1988 89291 Passy (INSEE) |
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Le terme de pionnier signifie exactement celui qui défriche, celui qui met en
valeur, et il peut s'appliquer au propriétaire du Domaine des Plants, dont un
propriétaire précédent, puis le fermier actuel ont toujours été en avance sur
leur temps. De cette avancée justement, il résulte parfois des difficultés
supplémentaires. Les précurseurs jouent toujours un rôle ingrat. Ils font
seuls leurs expériences au sein de l'indifférence générale ou même de
l'incompréhension générale et toute une région, bénéficie ensuite de leur
labeur. C'est sans doute ce qui se passera pour le Domaine des Plants qui
depuis vingt cinq ans étudie d'une façon très poussée, les moyens d'améliorer
la production laitière, en sélectionnant des vaches à grand rendement,
suffisamment robustes pour nos régions, et dont pourtant le lait ait les
qualités beurrières exigées. Le domaine possède actuellement une étable de
vaches laitières, de race flamande comme on n'en voit nulle part dans la
région : quarante vaches laitières, quarante génisses de race pure, un taureau
sélectionné. M. Sohm vient d'aller chercher près de Dunkerque un petit taureau
dont le père a été acheté pour le Herd Book et payé 800 000 francs. Les
rendements obtenus avec ce bétail donnent toute satisfaction, la production
moyenne de lait observé sur 300 jours peut dépasser les 5000 litres par vache.
Plusieurs vaches donnent 20 ou 25 litres de lait par jour. Dans l'immense
étable, la double rangée de vaches à la tête fine, à la robe unie brun presque
foncé, ou tirant sur le rouge, est un plaisir pour les yeux. L'organisation,
la propreté qui entourent ces animaux, satisfait le visiteur. Le lait produit
est destiné à la ville de Ruffec. Les génisses sont vendues en général à des
particuliers, qui désirent renouveler leur cheptel et ont compris qu'une vache
de bonne race ne mange pas plus qu'une "toquarde" et qu'elle rapporte
davantage, sans coûter plus de peine. Le Domaine des Plants comprend outre la
vacherie, une bergerie de 400 mètres, et de 275 agneaux de race charmoise. Le
troupeau de brebis est en aussi parfait état que les bovins. Une porcherie de
truie de race Large White sélectionnées, complète l'élevage. C'est là un type
de grande exploitation qui est rare dans notre contrée. Le Domaine des plants
compte en effet 225 hectares. En 1868, il faut un domaine modèle, M. Cail
ayant appliqué toutes les ressources du modernisme d'alors. Le domaine était
spécialisé dans la culture de la betterave industrielle, et comportait sa
propre distillerie. Mais en 1929, la propriété était tombée dans un certain
état d'abandon. La maison d'habitation, les bâtiments industriels, les écuries
avaient besoin de réparations importantes. Admirablement secondé par Madame
Sohm, qui a laissé un souvenir inoubliable aux habitants des Plants, et dans
tout le voisinage, M. Sohm remit tout d'aplomb, modernisa l'exploitation,
acheta l'outillage nécessaire, si bien qu'il dispose aujourd'hui de toutes les
ressources de la technique moderne. Cet immense domaine emploie huit hommes et
quatre femmes. Dans les hangars immenses se trouvent quatre tracteurs,
vingt-deux moteurs électriques, une moissonneuse-batteuse (qui fut la première
de la région), une presse ramasseuse de paille et de fourrage, une batteuse
pour battre en grange, sans parler des remorques, des tombereaux, de tout un
gros matériel d'accessoires pour les tracteurs, et d'un outillage mécanique
perfectionné. Les bâtiments de l'ancienne distillerie désaffectée, dont le
rez-de-chaussée sert aujourd'hui de bergerie, abritent le grain dans le
premier étage transformé en greniers. Une pompe à grain, un tire sac,
réduisent la manutention au minimum. Partout, la recherche de faire mieux, aux
moindres frais possibles, par une organisation rationnelle du travail, et par
l'emploi de la mécanique, s'affirme.
Pionnier de nos régions, le Domaine des Plants. l'Avenir de Ruffec 1954.
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