CYCLE-CAR
En France, après la première guerre mondiale, la loi des finances du 30 juillet 1920
établit un régime fiscal (supprimé en 1925) avantageux pour les cyclecars, afin de faciliter
la possession d'une automobile au plus grand nombre.
Un cycle car (ou cycle-car) est pour cela défini comme un véhicule automobile à une ou deux places,
pesant au plus 350 kg et dont le moteur présente une cylindrée maximale de 1 100 cm3.
Cela entraîne à cette époque l'apparition de petits constructeurs. Pour alléger le véhicule et rester en dessous des 350 kg, un certain nombre de cyclecars étaient des tricycles. Dans ce cas, il y avait le plus souvent deux roues avant directrices et une roue arrière motrice. Mais la roue unique pouvait aussi être à l'avant. |
Henri Louis Emile LECOUTRE nait le 13 mai 1910 à 62636 Offrethun et
décède en 1985 à 62040 Arques.
Son père, Louis Auguste Jules (1870-1950), est le petit neveu de l'abbé Paul LECOUTRE
(voir la rubrique consacrée à celui-ci) et est né comme lui à Wierre-Effroy.
Autrement dit, le grand-père d'Henri, Hubert Joseph LECOUTRE (1823-1909), est le frère de Paul.
En 1940 Henri LECOUTRE* possède une camionnette Renault de type K 24 11 CV à essence en très mauvais état qu'il laisse dans son atelier situé au n° 26 rue Pasteur où il répare des véhicules laissés par l'armée française comme cette Peugeot de type MK 4 10 CV essence qui, par ordre de la Kommandantur, est utilisée pour reconduire des évacués belges. Une Citroën de type 23 à gasoil et dont le moteur est en mauvais état lui est prêtée afin d'effectuer le ravitaillement en ficelles pour la culture et effectuer le battage des récoltes. Un camion Renault de type VFAE à essence est quant à lui remisé par ordre de la mairie au côté d'une voiture de type 201 6 CV essence conduite intérieure en état médiocre qui a été abandonnée en face de chez lui par des réfugiés et qui attend le retour de ses propriétaires.
*Henri Lecoutre avait racheté en 1937, rue Pasteur à Marquise, le site sur lequel se trouvait une
brasserie incendiée en 1929.
Leroy Jean-Michel - Marquise dans la tourmente. Association Histopale (communication personnelle). |
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C'est à Marquise, sans doute dans ce même atelier, qu'après la guerre Henri LECOUTRE
construit un cyclecar monoplace destiné à la compétition.
Ce cyclecar est engagé au Bol d'or 1947, le 15 septembre sur le circuit des Loges à Saint-Germain-en-Laye, par un ami d'Henri, Jean Le Nivet.
L'article suivant, paru dans Moto Revue,
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Ma che bella macchina!*
(Eugenio Maria Giuseppe Giovanni Pacelli dit Pie XII)
*Cette citation n'a pu être vérifiée
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Courant pour l'écurie Le Nivet, le cyclecar d'Henri LECOUTRE apparaît sous ce nom dans la liste des engagés et dans le classement.
Jean Le Nivet était d'ailleurs lui-même constructeur de cyclecar.
L'essentiel de ce qui suit provient d'informations
http://passion-3-roues.centerblog.net/76-l-histoire-du-dkw
*Bernard LECOUTRE a lui-même réalisé un modèle réduit de machine à vapeur
qui a fait l'objet d'un article dans La Voix du Nord le 30 Août 2001.
Il est par ailleurs l'auteur de la première généalogie détaillée des descendants de *Pierre LE COUSTRE
(voir la rubrique GÉNÉALOGIE).
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CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES
Cyclecar à châssis tubulaire
"Le châssis était tubulaire, le moteur un DKW origine F5*. Pour le train avant (mais sous toute réserve)
quelques éléments de la F5. Mais il ne s'agit pas
comme il avait était supposé par un spécialiste ODI DKW, qui ne l'a jamais
vue, de la moitié avant d'une F5 que l'on aurait tronçonnée."
*La DKW F5 est petite une berline compacte à traction avant lancée par la division DKW d'Auto Union en 1935.
"Le siège du conducteur dans sa version initiale était un siège d'avion de chasse anglais
qui s'était craché dans le marais de Beuvrequen dans le boulonnais en 1944."
ANECDOTE "En 1946, mon père avec cette voiture, allait souvent prendre l'apéritif chez Jules Place Dalton* et lorsqu'il repartait celle ci qui était à échappement libre remontait le Dernier-Sou** dans un vacarme étourdissant qui ne manquait pas d'attirer l'attention des passants et des médias de l'époque ainsi que de la police."
*A Boulogne-sur-Mer.
VENTE A JEAN LE NIVET "La vente s'était faite moyennant une somme d'argent (si mes souvenirs sont bons: 300 000 francs de l'époque + un moteur de camion)." EVOLUTIONS " A l'origine, le cyclecar 'Le Nivet - DKW' disposait des jantes en acier de la F7, mais celles-ci furent rapidement remplacées par des jantes à rayons de style 'Rudge' de 4.00 x 19 plus légères..."
A l'origine le cyclecar avait un un superbe appendice caudal du style dérive d'avion.
On ne sait pas si cela avait un effet aérodynamique, mais cela devait au moins impressioner
les adversaires.
En 1949, apparaît une version avec une queue modifiée nettement moins spectaculaire. |
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PALMARES
Trois participations au Bol d'or, course de 24 heures, et trois victoires dans sa catégorie pour le cycle car construit par Henri LECOUTRE, qui montre ainsi sa fiabilité.
Bol d'or 1947
15 septembre Circuit des Loges à Saint-Germain-en-Laye Pilote André de Victor 1er de la catégorie (750cm3) 1083.257 kms parcourus, moyenne 45.177 km/h F2 Coupe de l'A.G.A.C.I 1947 Coupe d'Automne 26 octobre Autodrome de Linas-Montlhéry 10 tours de 6.283 km Pilote André de Victor 8ème (8 tours parcourus) Bol d'or 1948 17 mai 1948 Circuit des Loges à Saint-Germain-en-Laye Pilote André de Victor 1er de la catégorie (750cm3) 1332.590 kms parcourus, moyenne 55.523 km/h Bol d'or 1949 5 juin 1949 Autodrome de Linas-Montlhéry Pilote Louis Cornet 1er de la catégorie 750cm3 |
La victoire au Bol d'or 1948 Bol D'or 1949 en version modifiée |
Le Bol d'or est une célèbre course motocyliste française d'endurance disputée sur 24 heures.
De 1922 à 1955 (sauf de 1940 à 1946) a lieu conjointement une compétition automobile, avec une cylindrée limitée.
Jusque 1953 il n'y a qu'un un seul pilote.
A la fois la voiture et le pilote doivent donc montrer de réelles qualités d'endurance, rien que pouvoir terminer l'épreuve.
On notera que l'épreuve emprunte le nom d'une compétition française de cyclisme sur piste également disputée sur 24 heures, créée en 1894 par le journal Paris-Pédale fondé par le sculpteur Paul Decam. Le vainqueur recevait un bol en bronze doré offert par les Chocolats Menier. |