Etymologie
des LECOUTRE, LECOUSTRE et LECOULTRE
Les noms communs coustre, coutre, coultre

"Faire l'histoire d'un mot, ce n'est jamais perdre sa peine.
Bref ou long, monotone ou varié, le voyage est toujours instructif.
"
Febvre, 1930                    
Febvre L. (1930) - Civilisation. Évolution d'un mot et d'un groupe d'idées.
In Civilisation – Le mot et l'idée. Paris: La Renaissance du livre.

Du latin custos…

C'est du mot latin custos que vient le mot français, qui n'est plus utilisé à notre époque, coustre.

Définition

Le dictionnaire Gaffiot{https://www.gaffiot.org/42447) donne la définition suivante du mot latin custos (au féminin custodis):

custos, odis, m., f.,
¶ 1 [en gén.] garde, gardienne, protecteur, protectrice: nullus est portis custos Cic. Cat. 2, 27, il n'y a pas un garde aux portes; quarta vigilia…  de muro cum vigiliis custodibusque nostris conloquitur C&Aelig;S. C. 1, 22, à la quatrième veille…  du haut du rempart il parle à nos sentinelles et à nos gardes; fani custodes Cic. Verr. 2, 4, 94, les gardiens du temple; hortorum custodes SUET. Cal. 59, les gardes des jardins; [abst] custodes VIRG. G. 3, 406, chiens de garde; dei custodes hujus Urbis Cic. Sest. 53, les dieux protecteurs de Rome; senatum rei publicæ custodem collocaverunt Cic. Sest. 137, ils ont préposé le sénat à la garde de l'État; custos dignitatis fortitudo Cic. Tusc. 2, 33, le courage est le garant de notre dignité
¶ 2 [en part.]
a) surveillant [d'un jeune homme, d'une femme]: Pl. Mil. 146; bone custos Ter. Phorm. 287, ô excellent pédagogue;
b) custos corporis Liv. 24, 7, 4, garde du corps;
c) contrôleur, surveillant [chargé dans les comices d'empêcher la fraude des suffrages]: Varro R. 3, 5, 18; Cic. Agr. 2, 22;
d) courson, sarment réservé pour recéper: Cato Agr. 33, 1;
e) le Bouvier [constellation]: Vitr. Arch. 9, 4, 1.

Le sens premier de custos est celui de gardien, que l'on trouve dans Cicéron, à plusieurs reprises, et aussi notamment dans César, Virgile, Suétone, Tite-Live, et par extension surveillant (Plaute, Varron, Cicéron). Dans la Mythologie le gardien de la Grande Ourse, étoile de la constellation du Bouvier est appelé en latin "Custos Orse" (Lartigaut, 1716, page 276). Custos a aussi été employé dans le sens de courson, branche taillée (Caton) mais cela semble peu courant.

En latin les mots se déclinent. Les autres formes que le nominatif et le vocatif singulier prennent un d, par exemple custodem pour l'accusatif, custodes pour le nominatif pluriel, etc. On retrouve ce d dans plusieurs mots dérivés présents dans le dictionnaire Gaffiot pour lesquels on retrouve le même sens de garde, surveillant: custodela, garde, surveillance; custodia, action de garder, garde, par extension prison, prisonnier; custodiarium, guérite, abri, maison de garde; custodiarius, de garde, gardien de prison; custodio, prendre garde à, observer, être fidèle à, se conformer à, veiller à ce que; custodio, garder, conserver, protéger, défendre, surveiller, prendre garde, etc.; custodite, avec circonspection, en se surveillant.

La référence la plus détaillée sur le mot custos est incontestablement le Glossarium ad scriptores mediae et infimae latinitatis… de Du Cange paru en 1678. Il s'agit d'un glossaire du latin médiéval en latin moderne qui explique notamment les mots dont la signification a été détournée. Plusieurs pages sont consacrées à custos et à ses dérivés (tome 1, pages 1274 à 1283). Il y avait toutes sortes de custos. Il est intéressant de constater que figurent également les mots custor ("pro custos"), custoriæ et même coustoria (page 1276)

Utilisation en français

Une société qui assure le service de téléassistance aux personnes en situation de dépendance s'intitule custos:

https://www.scutum.fr/metiers/teleassistance-aux-personnes-en-situation-de-dependance.php.

Cette société utilise donc le sens latin de garde, protecteur.

Dans son livre Les contes populaires de Normandie Bardon (2016) emploie le mot custos à plusieurs reprises. L'un des contes s'intitule même Le chantre et le custos. Nous voyons apparaître ici un sens nouveau, celui de sacristain.

… au français
coustre, voire coutre ou coultre

Selon le Littré (https://www.littre.org/definition/cuistre), il semble que le bas-latin ou latin populaire disait non pas custos mais custor, ce qui est en accord avec Du Cange (1678), cité plus haut. Ceci serait à l'image des deux formes arbor et arbos (arbre), cette dernière étant utilisée par les poètes, notamment Virgile.

C'est ce qu'on a appelé un rhotacisme: Le phonème s entre deux voyelles, ou éventuellement en position finale, devient prononcé r. Au premier siècle avant Jesus-Christ, Varron écrit:

"in multis verbis quod antiqui dicebant s, postea dicunt r": dans beaucoup de mots pour lesquels les anciens disaient s, nous avons dit ensuite r (Varron, livre VII, 26).

On suppose que le phonème s est d'abord devenu z sa production s'accompagnant d'une vibration des cordes vocales, puis a évolué vers r. Ce second phénomène a sans doute été favorisé en latin par le fait que le phonème z n'existe pas dans cette langue, à l'exception de mots d'emprunts, la plupart du temps au grec.

Cela aurait conduit naturellement en français à la forme coustre. On notera l'analogie avec arbre, la forme arbor ayant remplacé la forme arbos. Mais dans le le cas de custos, le rhotacisme se serait produit plus tardivement. On peut encore citer l'exemple de flos devenu fleur. Le coustre désigne le gardien d'une église, on parle maintenant de sacristain, voire de bedeau ou de marguillier.

Coustre

On trouve la forme costre dans la Vie de Saint Alexis, poème de 625 vers décasyllabiques composé entre 1040 et 1050:

"Revint licoſtre al imagine el muſter" (vie de Saint Alexis vers 176).

soit en français actuel "Le coustre revint à la statue de l'église". On peut voir ce vers dans ce qui est selon l'Université d'Aberdeen le plus ancien manuscrit (environ 1123) de ce poème, connu sous le nom du Psautier de Saint Alban.

Dans le Roman de Robert le Diable (fin du 12ème ou début du 13ème siècle), on trouve la forme li coustres

"À un ſoir vint à la chapiele; Et li couſtres ferme les huis" (Roman de Robert le Diable).

Dans la Charte du Vermandois, on trouve en date d'avril 1238 les formes cousteur et coutres, mais il pourrait aussi bien s'agir de coustres puisqu'on trouve les deux formes dans la même page.

"… desous le segnerie Loeis, cousteur del eglise mon seigneur Saint Quentin… a l'ordenanche de Loeis, cousteur de Saint Quentin. Et iou Loeis, coutres de Saint Quentin,… " (Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 1874, XXXV, pages 436-457).

Les deux formes différentes coutre et cousteur s'expliquent par le fait qu'à cette époque il y avait une déclinaison à deux cas, héritage du latin: le sujet (ici coutres) et le régime (ici cousteur). Une note précise que Le coustre (custos) était le principal dignitaire, après le doyen, du Chapitre de la grande église de Saint-Quentin.

Dans les Archives historiques et littéraires du Nord de la France et du Midi de la Belgique sont rapportés des vers satyriques qui auraient été écrits aux environs de l'année 1460 et disséminés à Arras (Leroy, 1841, page 40)

Dans Les Cent Nouvelles Nouvelles, dites du roi Louis XI, recueil de contes, composés de 1456 à 1461 à la cour du duc de Bourgogne Philippe le Bon, on trouve dans la nouvelle XLII intitulée le mari curé la forme le coustre:

"dont le couſtre, tenant le lieu de ſon compaignon eſtant à Romme" (édition de Jacob, 1858, page 206)*

*On trouve aussi dans la même nouvelle coustrerie (page 205) pour l'office du sacristain, une autre forme altérée par la suite étant couterie.

Bossuet emploie coustre dans la traduction du chapitre officium qu'il attribue au pape Léon IV:

"Mais enfin, que dit ce Chapitre? L'archiprêtre, dit-il, doit ordonner au Coustre, ou au Sacristain de l'Eglise, CUSTODI, que l'Eucharistie ne manque pas pour les malades" (Bossuet, 1753, page 182).

Custodi qui est le mot latin présent dans le texte original est le datif de custos, qui est employé ici comme complément d'objet indirect.

Coutre

Egalement au 18ème siècle de Cléty et Lemerault (1737) et De Bonnaire (1754) utilisent les formes coutre et coutrerie.

Sensiblement à la même époque Corneille, dans les documents écrits de sa main écrit coutre (information que je n'ai pu vérifier).

Sur des actes de baptême de la paroisse de Roncq (Nord) aux alentours de 1789, on trouve la mention "prêtre coutre".

Coultre

Toujours dans Du Cange on trouve en latin coulter comme synonyme de custos ecclesiæ et en français coultre et coultrerie. Ces mots apparaissent dans des manuscrits des 14ème et 15ème siècles (Du Cange, 1766, tome 1,pages 1179-1180).

Dans une courte histoire intitulée "mœurs de certains officiers d'église", signée par J. de Crespy et datée d'octobre 1400 (Paris), on trouve les mots coultre et coultrerie:

"Que comme le derrenier jour du mois d'aoust derrenièrement passé, icellui suppliant, à la dénonciacion d'un sien ami et pour son bien, feust alez en la ville de la Bassée, pour avoir et poursuir les coultrerie et clergie de l'esglise Nostre-Dame de la Bassée [Nord] en lieu de Robin Ruiart, qui en son vivant en estoit coultre et clerc, lequel estoit lors alé de vie à trespassement…" (Douët d'Arcq, 1864, II, page 8).

Douët d'Arcq qui rapporte cette histoire en 1864 ajoute une note définissant coultre comme "sorte de sacristain, qui avait les fonctions de sonner les cloches et de garder les clés de l'église", ce qui confirme que ce mot n'était plus guère connu au 19ème siècle.

Les coustres ou coûtres de Saint-Hilaire

Il y avait sans nul doute plusieurs sortes de coustres: Il y avait tant de choses à garder dans les églises. Leur rôle variait sans doute aussi selon les régions. C'est dans le livre d'Alphonse Le Touzé de Longuemar, paru en 1857, que l'on trouve le plus de détails sur le statut et le rôle d'un coustre. Nous avons ici l'exemple des coustres de l'église collégiale de Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers. L'auteur utilise l'ortographe coûtre, suivant en cela l'usage introduit par l'imprimeur tourangeau Plantin en 1560 pour remplacer le s, comme tête pour teste, et donc coûtre pour coustre.

"Nous ne saurions dire à quelle époque précise remonte l'institution des coûtres de Saint-Hilaire. - il en est fait mention dans nos chartes pour la première fois en 1305, mais il est à croire qu'ils existaient depuis longtemps. Dans l'origine, c'étaient des clercs tonsurés portant l'habit ecclésiastique mais peu à peu on admit aux coûtreries des laïques mariés, dont les offices furent déclarés vénaux et transmissibles aux aînés. Toutefois ces offices ne pouvaient se transmettre par testament, et la femme du défunt n'avait aucuns droits à prétendre sur celui de son mari.

Les coûtres prêtaient serment de fidélité au chapitre: leur devoir consistait à veiller nuit et jour à la garde de l'église, en se relayant trois par trois, car ils étaient personnellement responsables des vols; aussi étaient-ils tenus, en prenant possession de leurs coûtreries, de four nir une caution de 500 livres. Ils avaient les clefs de l'église, dont ils ouvraient et fermaient les portes extérieures, ainsi que celles du sanctuaire et du chœur.

Ils sonnaient les heures des offices et anniversaires, portaient la croix aux processions, nettoyaient le chœur toutes les semaines, l'église et les cloîtres aux six fêtes de Noël, Saint-Hilaire, Pâques, la Pentecôte, Notre-Dame d'août et la Toussaint. A ces solennités, ils portaient le surplis, la roibarbe et la coronne, devaient fournir trois des leurs au ch\œur et douze aux cloches, car ils étaient au nombre de quinze.

Enfin ils devaient aller recevoir les chanoines aux portes de l'église et les reconduire à leur sortie. Ceux-ci avaient sur eux le droit d'inspection, celui de les destituer et de les remplacer.

Ils étaient exempts de tous les subsides et impôts, comme tous les autres membres de la communauté, priviléges que nous voyons reconnus deux fois dans les chartes de Saint-Hilaire, la première par G. deFelleton, sénéchal du Poitou pour le prince d'Aquitaine et de Galles, en 1364, et la deuxième par Henri III, en 1577" (Le Touzé de Longuemar, 1857, pages 113-114).

Dans le cas présent, les coustres avaient des responsabilités importantes et jouissaient de certains privilèges, mais ils étaient aussi très dépendants des chanoines.

En 1623, selon les registres capitulaires, il y avait à Saint-Hilaire pas moins de quinze coûtres, auxquels s'ajoutaient le coûtre porte-croix (qui avait donc un rôle différent) et les coûtres de Saint-Pierre-L'Houstault, de la Chandelière et de Sainte-Triaise [les trois paroisses formant le bourg Saint- Hilaire] (page 94).

Le Touzé de Longuemar constate la disparition des coûtres au cours du 18ème siècle:

"A la date de 1614, 1683 et 1704, l'existence et les priviléges des coûtres sont constatés tant dans les chartes publiées dans les t. XIV et XV de nos Mémoires que dans le recueil de dom Fonteneau. Nous avons donc été très-surpris d'en trouver à peine une mention dans les comptes du XVIIIe siècle, sur lesquels ils semblent remplacés par les quatre sergents de chœur appointés à 200 livres, avec une indemnité de 40 livres pour sonner jes cloches. Nous manquons de données pour préciser le moment où cette transformation eut lieu." (page 165).

Notons encore que l'auteur utilise custode comme synonyme de coûtre (par exemple page 94).

Bien entendu les coustres des petites églises avaient certainement des rôles différents de ceux de l'église d'une grande abbaye comme Saint-Hilaire de Poitiers. Il apparaît aussi que leurs rôles ont différé selon les régions et les époques.

Une controverse
sur le rôle du custos de Saint-Omer

Le statut du custos de l'église de Saint-Omer a donné lieu au 18ème siècle à une controverse acharnée. A propos d'un religieux de l'abbaye Saint Bertin, qui avait été établi l'ædituus ou custos de l'église de Saint-Omer au 9ème siècle, on peut ainsi lire dans de Cléty et Lemerault (1737):

"l'emploi de cet Ædituus ou Cuſtos étoit donc très conſiderable" (page 229).

tandis que De Bonnaire (1754) prétend rétablir la vérité en affirmant que:

"l'Office de Cuſtos ou d'Ædituus fut de tout temps dans cette Egliſe un Office ſubalterne" (page 323).

Il n'en reste pas moins que les coustres ont pu être des personnages relativement importants. On trouve ainsi dans Histoire Ecclesiastique d'Allemagne:

"David Kölderer, grand Doien & Couſtre de Ratisbonne, trepaſſa l'an 1579" (Histoire Ecclesiastique d'Allemagne, 1722, tome 2, page 38)

Les coustres maîtres d'école

L'abbé Achille Leleu, dans l'Instruction Populaire en Flandre avant la Révolution nous dit que le mot coustre servit dans cette région à désigner les maîtres d'école:

"C'est aussi au XVIe siècle qu'on voit les premières mentions de corporations de maîtres d'école. Les maîtres avaient été d'abord les prêtres qui s'étaient ensuite fait suppléer par leurs aides ou sacristains (coustres). Le nom de coustre servit longtemps à désigner les maîtres d'école et leurs premières associations prirent le nom de Kosterlyken-eendragh*. La Chronique de Flandre rapporte que Charles Quint, qui venait de visiter les ruines de Thérouanne récemment détruite (1553), et s'acheminait vers le camp de Bailleul, rencontra à Rubrouck un coustre qui lui demanda des privilèges pour sa corporation; quelques jours après, l'Empereur envoya un placet ou charte, octroyant les privilèges sollicités" (Leleu, 1903, page 5).

*Koster est la forme flamande de coustre.

De nos jours

De nos jours le mot coustre, ou sa forme coutre, dans le sens de sacristain, n'est pas dans les dictionnaires. Il ne figure pas non plus dans le Littré (1873).

Déjà en 1846, dans le dictionnaire du patois normand de Duméril et Duméril (page 73), on trouve le mot coutre, défini comme signifiant sacristain, classé dans les mots de patois avec la mention du département de la Seine-Inférieure (devenue Seine-Martime). Si l'on ne doute pas que Corneille parlait français, cela signifierait que le mot était passé de la langue "noble" au patois.

Cuistre

Toutefois coustre serait toujours utilisé sous la forme de cuistre. Ainsi, selon le Littré, on serait passé du sens serviteur d'église d'abord à celui de serviteur de collège - ce qui rejoindrait la fonction de maître d'école dévolue aux coustres en Flandre - puis par extension à celui de pédant vaniteux et ridicule.

Cuistre
(kui-str') s. m.
- 1 Valet de collége. J'ai été cuistre dans le collége de l'Assomption.
- 2 Par extension, pédant encrassé.… (Littré, 1873, Tome 1, page 927)

ÉTYMOLOGIE Diez le tire de cocistro, qui est dans les Gloses d'Isidore avec le sens de cuisinier; mais on ne trouve aucun exemple ancien de ce mot; ce qui serait étrange, s'il venait de cette glose, au lieu que cela sera tout naturel si l'on suppose que cuistre n'est qu'une autre prononciation de coustre, sacristain…

En 1822 Béranger chantait

     L'église est l'asyle des cuistres,
     Mais les rois en sont les piliers:
     Et bientôt le banc des ministres
     Sera le banc des marguilliers (Béranger, 1822, tome 2, page 59).

Faut-il y voir une allusion à l'étymologie commune de coustre et cuistre?

Custode

Le mot custos serait également toujours présent dans le sens de gardien à travers sa forme dérivée custode (dictionnaire du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales). Un custode désigne entre autres un gardien de musées et de monuments, notamment en Italie.

"Les fusils à vent, nous dit le custode du Ferdinandeum d'Innsbruck…" (Michelet, 1838, page 279)

Un custode fait aussi référence à ce sens de garde, protection, et peut désigner une boîte à paroi de verre dans laquelle on enferme l'hostie, un rideau, le panneau latéral arrière de la carrosserie d'une automobile.

Sans prétendre être exhaustif, mentionnons encore dans un sens dérivé, le mot custodinos:

"Prête-nom qui garde un bénéfice ou un office pour le rendre à un autre dans un certain temps…" (Littré, 1873, Tome 1, page 938).

A titre spéculatif, s'accoutrer, on disait autrefois accoutrer et par suite accoutrement pourrait venir du sens "arranger, mettre en ordre, comme faisoit le coustre des ornements de l'église" (Génin, 1852, page 416). Mais cette origine est très contestable.

Koster et köster

Le mot custos a donné koster en néerlandais et köster en allemand, qui signifient sacristain et sont toujours utilisés de nos jours.

Coutre (de culter)

Le mot coutre, s'il a disparu dans le sens de sacristain, existe toujours de nos jours, mais il ne s'agit pas du mot dérivé de custos mais de celui dérivé de culter. Le dictionnaire Gaffiot nous apprend que ce mot avait déjà en latin classique les deux sens de coutre de nos jours: fer de charrue et plus généralement couteau.

Pline l'ancien nous montre que le coutre de la charrue existait au premier siècle de notre ère:

"Vomerum plura genera: culter vocatur inflexus praedensam, priusquam proscindatur, terram secans futurisque sulcis vestigia praescribens incisuris, quas resupinus in arando mordeat vomer" - Il y a plusieurs espèces de socs: on nomme coutre le fer qui, coupant la terre dure avant qu'elle soit profondément entamée, trace d'avance par ses incisions les sillons futurs que le soc renversé doit ouvrir en labourant" (Pline, Histoire naturelle, tome XVIII, 171.

Au siècle précédent, Horace utilise le mot au sens figuré:

"Fugit improbus, ac me sub cultro linquit " - le bourreau s'évade, et en plus me laisse sous le coutre (dans la détresse). (Horace, satire 9, 74).

De même que le coustre sacristain a parfois pris la forme coultre, on peut trouver pour le coutre de la charrue la forme coustre. Ainsi, dans le Registre criminel du Châtelet, on trouve dans l'article relatif au tixerrant (tisserand) de draps GIEFFROY AUDE et en date de 1391

"… veant que à une charrue qui eſtoit aus champs n'avoit aucun qui la gardaſt, print et oſta un couſtre qui eſtoit à icelle charrue, lequel il apporta à Paris, et illec le vendi…" (Registre criminel du Châtelet, II, 1389-1392, page 118)

Ces homonymies sont évidemment une difficulté
dans la recherche de l'étymologie des noms propres dérivés.